Préambule

La publication de mon article sur mon activité de pilote a suscité beaucoup de réactions, dont celle de Gilles, qui a déjà signé ici plusieurs articles décrivant ses réalisations :

Gilles m’a donc contacté pour m’expliquer qu’il était non seulement un formidable ébéniste, mélomane mais aussi passionné d’aviation ! Je le laisse donc raconter ici l’histoire de la construction de son magnifique biplan (J’ai finalement ouvert une rubrique « Aviation » 🙂 ).

Dominique-Tanguy

Le biplan SEA5 de Bamboufou…

Passionné par la création dans divers domaines, je me suis intéressé très tôt au mouvement ULM qui a commencé dans les années 80 !

Une première construction, celle d’un  » Pou du ciel  » fut ma première réalisation aéronautique suite à la lecture du fameux livre le sport de l’air d’Henri Mignet  .

Apres cette première expérience et étant tout particulièrement attiré par les biplans, j’ai récidivé en construisant une réplique du SE 5A britanique de 1917 au 7/8 em ( réduction d’échelle imposé pour tenir les normes ULM ! Au début mon but était de faire un BB Nieuport, hélas après calcul, cet appareil ne pouvait pas tenir les normes ULM pour des raisons de centrage impossible a obtenir , le SE 5A avec son nez long s’imposait donc ! 

Construction

Le fuselage  

Il est construit comme celui d’un JODEL, en plus léger bien sur, c’est a dire deux flancs reliés entre eux par des traverses. Ces flancs sont plaqués par du contreplaqué de bouleau aviation de 8/10 em d’épaisseur. L’arrondi du dos est réalisé par des couples et des lisses ; l’ensemble est ensuite marouflé. le fuselage porte un plan central supportant l’aile supérieure.

Les ailes 

Là aussi, la construction est de type aéronautique, c’est à dire que l’on retrouve des nervures en treillis et un longeron principal ainsi qu’un longeron arrière par aile.Le profil employé est un NACA 2409 qui offre l’avantage de ne pas avoir de décrochage brutal. Toutes les ferrures sont en AU4G et l’entoilage est réalisé en Dacron.  

Comme un biplan classique chaque longeron arrière porte un aileron donc au total le SE 5A possède quatre ailerons, ce qui confère a cet appareil un taux de roulis exceptionnel !

Les empennages

Ils sont de construction classique et simple, sans profil, comme sur le PITTS S2 par exemple. La profondeur et la direction sont très efficaces !

Le train d’atterrissage

Identique ou presque au modèle original, c’est à dire constitué de jambes en bois ( du frêne contrecollé ), la partie arrière est en deux éléments contrecollés, tandis que la partie avant est en bois massif. L’amortissement est obtenu par des sandows de 8 mm de diamètre. Pour la petite histoire, les roues employées sont des roues de Solex recouvertes de contreplaqué de bouleau de 8/10 em !

Le groupe moto-propulseur (GMP)

J’ai du faire une concession pour la motorisation (réglementation ULM oblige), j’avais dans un premier temps utilisé un moteur Volkswagen de quatre cylindres à plat, malheureusement avec ce type de moteur un peu lourd je dépassai le poids admissible en version ULM, j’ai donc du porter mon choix sur un Rotax, moteur ayant fait ses preuves sur de nombreuses machines et qui respectait le look niveau capotage ! 
L’appareil est fait pour résister a + 5,5 g et – 2,7 g avant rupture ! 

Le premier vol

Louis Denoual, ami et pilote émérite ( constructeur d’un Colomban MC12 Cri-Cri ) a réalisé tout les vols d’essais !   Je me souviens du premier vol d’essais, Louis a fait un tour de terrain et effectué un atterrissage tout en douceur, cependant, quand je l’ai vu descendre de l’avion, il montrait des signes d’énervement, je l’interroge et là, il s’exclame :  « mais pourquoi tu l’as fait au norme ULM ? il répond tellement bien que je n’avais qu’une envie, faire un peu de voltige !  » Un bel hommage s’il en est !

Dans les années 90, plusieurs articles furent publiés suite a de nombreuses participations à des meetings aériens !

 
L’aviateur mélomane