Cet article date de mai 2016 et a été à l’origine publié sur le forum Melaudia.
Ma première rencontre avec Norbert Gütte, et donc, ma première visite chez Lignolab, remonte au 2 décembre 2012. A l’époque, j’avais fait un compte-rendu sur Mélaudia.
Depuis, nous sommes restés en contact. J’avais envie d’essayer ses amortisseurs pour ma nouvelle platine Lenco, et de lui acheter un boitier de cellule en bronze pour ma Denon. Nous avons pris rendez-vous et nous sommes rendus à Bochum ce samedi.
Norbert dispose d’un magnifique atelier de menuiserie. Il est associé avec Auditorium 23 et fabrique leurs ébénisteries. Voici une photo de Norbert au milieu de ses machines :
Norbert Gütte est une personne très agréable et accueillante. Il a installé sa salle d’écoute au sein de l’atelier. Quand nous sommes arrivés, il avait dressé un plateau avec 3 tasse de café et des petits gâteaux secs. La pièce est remplie de matériel et de livres, dont toute la collection des Revues de l’Audiophile et MJ-Audio. Il collectionne des photos ou on le voit, plus jeune, aux côtés de Philippe Vibout ou Jean-Marie Piel.
Le studio donne sur une pièce ou est gardé toute sorte de matériel, enceintes Onken magnifiques, ou encore Rondo fabriquées pour Auditorium 23, de nombreux amplificateurs et préamplificateurs Kaneda, bref, une sorte de musée technologique. On sent que ce qu’on trouve ici est la réalisation patiente d’un rêve de jeunesse et on ressent comme une pointe de nostalgie, qui se mêle à l’odeur du bois et aux couleurs ambre des boiseries placées sur le mur, et tout à coup, on se sent bien.
Norbert m’a d’abord présenté et expliqué le principe des amortisseurs qu’il conçoit et fabrique. Il y a deux modèles, adaptés à des masses et situations différentes. Chaque modèle est réglé en fonction des besoins par Lignolab avant la livraison. Il m’a confié deux jeux pour évaluation et, pour l’instant, j’ai installé les moins épais sous ma platine Lenco.
J’ai également rapporté avec moi un magnifique capot en bronze pour ma cellule Denon. La qualité de fabrication est exceptionnelle et le montage, une fois de retour à la maison, s’est déroulé facilement grâce aux explications et au petit outil fourni par Norbert.
La configuration du système a changé depuis ma visite précédente en Décembre 2012. A cette époque, nous n’avions pas pu écouter la platine Verdier car il faisait trop froid dans le local d’écoute ! Il s’agit toujours d’un système à 4 voies avec, dans le bas des Onken W équipés de deux Altec 416-8A, au-dessus, un pavillon SATO sablé équipé d’un moteur Yamaha 6681B qui reprend à 181 Hz (vous avez bien lu, 180 Hz…), vient ensuite, à partir de 1200 Hz, une réplique Onken 500 alimentés par des Altec 807 et enfin, à 6500 Hz, un superbe tweeter JBL 2402 avec ogive en bronze fabriquée par Norbert.
Les amplis sont des montages Kaneda selon des schémas des années 70. La grande nouveauté vient du filtrage, confié à un processeur Najda, que j’écoutais pour la première fois.
L’ensemble des électroniques et sources est monté sur les amortisseurs conçus par Norbert. De même que les haut-parleurs, qui sont tous découplés selon le même principe.
Le bras SME 3012 est équipé de la cellule Denon 103 montée dans son capot lourd en bronze. Le préampli RIAA est un montage à tubes conçu par Joannes Lebong suivi d’un prémpli ligne Kaneda.
Le phono est digitalisé au passage dans le Najda (comme avec un TACT).
Cette image d’une des étagères de la salle montre que Norbert n’hésite pas à expérimenter… Il y a de nombreuses gorges et pièces d’adaptation en différents matériaux pour différents pavillons. Le niveau de qualité est spectaculaire…
Au passage, on peut admirer une paire des magnifiques enceintes Rondo fabriquées pour Auditorium 23.
En discutant, nous en venons à parler alimentations et plus spécialement, alimentations sur pile ou batterie. Norbert sort de la pièce et revient quelques minutes plus tard avec deux imposants coffrets qui devraient inspirer les amateurs du genre…
Et l’écoute ?
Nous avions apporté quelques vinyles de référence, et avons pu mixer écoute numérique et analogique (si on peut encore parler d’analogique avec le NAJDA).
Par rapport à mon compte rendu de 2012, ou je faisais des réserves par rapport à l’alignement des SATO avec les ONKEN, l’amélioration est spectaculaire. Le NAJDA a permis à Norbert d’effectuer l’alignement temporel et cela se ressent immédiatement sur la fusion des voies, qui est absolument parfaite. D’ailleurs, Norbert nous a montré une petite enceinte équipée d’un Fostex large bande qui lui sert de référence dans ce domaine.
Les pentes de coupure du filtre sont un mélange de 12 et 18db par octave. Norbert, comme moi-même, n’est pas un adepte des pentes supérieures à 18 db.
Le Najda nous a permis de faire fonctionner le système en 3 voies. Dans ce cas, le SATO monte jusqu’à 4500 Hz. Le résultat reste très bon, mais Jacqueline, mon épouse et moi-même préférons la solution 4 voies. La douceur et le naturel du haut medium nous ont particulièrement séduit.
J’ai aussi fait très attention au tweeter, car Jean-Philippe est très intéressé par ce montage. En général, on ne l’entend pas… L’intégration est parfaite, par contre, sur les coups de cymbales (Dave Brubeck), les aigus sont extrêmement dynamiques et d’une très grande richesse harmonique. Plus spectaculaires que mes Yamaha 4281… Je dois dire que je suis très tenté de les essayer sur mon système, rien à voir avec les 2405 et 2404 que j’ai eus à la maison.
Ce système est-il parfait ? Non, évidemment… Par rapport à d’autres gros systèmes que j’ai écoutés récemment, tel que celui de Gilles, à Limoges, il est assez compact et s’intègre facilement dans la pièce. On peut l’écouter à assez courte distance et procure une belle image. Le point faible, pour moi, reste le caisson Onken W. Les deux 416-8B en radiation directe sont loin de pouvoir rivaliser en termes d’impact et de réalisme avec les mêmes haut-parleurs montés dans une Onken à pavillon 4550, ou mes Yamaha 3882.
En conclusion, une superbe réalisation, très aboutie, homogène et facile à écouter.
Merci à Norbert pour son accueil et, pour ceux qui seraient amenés dans la région, n’hésitez pas à le contacter, la visite de l’endroit et la rencontre avec Norbert vaut vraiment le détour !
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