Avertissement

Comme le titre de l’article l’indique, cet article est un billet humoristique. Toute ressemblance avec des personnes ou des événements existants ou ayant existés ne serait que pure coïncidence. Il s’agit d’une parodie amicale s’appuyant sur ce que je peux observer du milieu audiophile.

Compte rendu de notre dernière réunion de notre association “Audiopathes Associés”.

C’est devenu un rituel et c’est donc une bonne vingtaine de personnes qui se sont retrouvées à Zébulon-Les-Buissons, sympathique bourgade de la région parisienne réputée pour son inaccessibilité, ce qui permet à chaque participant de démontrer sa motivation à contribuer aux activités de notre association.

L’endroit a été choisi aussi à cause de la salle mise à notre disposition par la commune, salle qui faut-il le rappeler, est normalement utilisée pour les réunions de l’association des sourds et malentendants, qui a finalement renoncé à l’utiliser à cause de son acoustique particulière.

Kanetta et PolyFlex au programme

Le thème de la rencontre était entre autre de découvrir de nouvelles électroniques du Professeur Aikido Kanetta, que notre ami Jim importe à grands frais du Japon. Outre les enceintes habituelles de l’association, un de nos membres avait décidé de nous faire découvrir ses panneaux PolyFlex, fabriqués à l’aide de plaques de polystyrène.

Bien sûr, ces rencontres ne seraient pas ce qu’elles sont sans le côté convivial du repas pris en commun.

La mise en place du système est toujours une étape intéressante, à cause de difficultés imprévues qu’il s’agit de résoudre à la dernière minute.

La source musicale était confiée à un drive CD de bonne facture, de marque Sony, avec sortie numérique sur prise coaxiale S/PDIF et alimentation modifiée grâce aux schémas du Professeur Tekitoa. Le convertisseur, amené par Buruno, fabriqué en Ukraine par un Russe exilé, comporte rien de moins que 32 convertisseurs NOS (Non Over Sampling) montés en parallèle et alimentés par une batterie de camion de 80 A.h (Poids total de 90 kg). Malheureusement, il est lui équipé d’une entrée USB. Force fut donc de constater que nous étions sans musique…

Du vinyle, rien que du vinyle…

Heureusement, ces rencontres sont également le lieu d’une petite bourse à l’occasion, où chacun peut amener le matériel qu’il souhaite vendre, et parmi ce matériel, une platine tourne disque, et quelques vinyles. Nous avions donc la solution, les préamplis du Professeur Kanetta étant équipés d’une excellente entrée phono!

Tandis que nous travaillions à essayer de faire fonctionner le matériel, les organisateurs et leurs épouses s’activaient à la cuisine, les terrines étaient prêtes et l’eau pour les pâtes commençait à frémir.

La mise en route de la platine tourne-disque fut un peu laborieuse. La courroie accusant un certain âge refusant d’entraîner le plateau. Qu’à cela ne tienne! Marc, un des organisateurs, proposa de la tremper quelques minutes dans l’eau frémissante pour lui donner une nouvelle jeunesse!

Ce temps fut mis à profit pour brancher les électroniques. Hélas, ce fut pour découvrir que venant du Japon, elles étaient conçues pour fonctionner en 110 volts.

Une idée lumineuse

Heureusement, notre association est composée de membres tous plus brillants les uns que les autres, et Christophe, créateur d’un remarquable kit de Kanetta 205 GTI, eu l’idée de brancher une ampoule d’éclairage en série sur les électroniques pour faire chuter la tension. Un premier essai fut donc réalisé pour tester la solution, mais il était temps de passer à table.

Au milieu du repas, alors que chacun se régalait du plat de pâtes préparé avec amour par nos organisateurs, un incident étrange se produisit. Le même Christophe qui nous avait apporté cette idée lumineuse permettant de faire fonctionner nos électroniques japonaises semblait faire un malaise et montrait des difficultés à déglutir. Son teint blanchâtre semblait montrer de réelles difficultés respiratoires. C’est à ce moment que Marc se rappela qu’il avait oublié la courroie de la platine dans la casserole d’eau, qui avait été utilisée pour cuire les pâtes ! Après quelques tapes dans le dos et 3 verres de vin rouge, la courroie fut avalée, mais nous laissait sans source et sans ressource pour nos écoutes de l’après-midi…

Heureusement, les placards de la salle communale recelaient de trésors, en l’occurrence, des sous-vêtements utilisés dans le passé par les Eclaireurs de France. Jules eu tôt fait de récupérer un superbe élastique de culotte qui, à la surprise générale, montra pouvoir remplacer de manière très efficace la courroie d’origine.

Les écoutes peuvent commencer…

Le début fut assez prometteur, les basses générées par le PolyFlex participant à accélérer la digestion. Malheureusement, l’ampoule placée en série sur l’alimentation des électroniques rendit l’âme assez rapidement. Son remplacement restera probablement comme le point d’orgue de cette rencontre. Une découverte essentielle pour la haute fidélité d’exception. La nouvelle ampoule sonnait différemment ! Pris d’une véritable frénésie, nous partîmes à la recherche de toutes les ampoules pouvant trainer dans le local, les essayant les unes après les autres. Nous avions inventé “l’ampoule rolling”.

Nous atteignîmes l’apex de nos écoutes avec une ampoule Leclanché qui trainait dans le fond d’un tiroir de la cuisine et qui datait probablement des années 50. Nous avions découvert la solution hybride idéale, ampoule et transistors !

A ce moment, Mathieu Tewaga, notre maître en audiophilie proposa l’idée de tester le système avec la fameuse “Ouverture 1812” de Tchaïkovsky. Evidemment il fallait monter un peu le volume pour que le son des canons montre un minimum de vraisemblance (Matthieu aime écouter très fort)…

La Bérésina…

Le début fut prometteur, et la fin, d’une certaine manière, grandiose ! Le canon, lors du premier coup, sembla faire tousser les panneaux PolyFlex, puis le deuxième coup les désintégra. La salle fut remplie de milliers de boules de polystyrène, évoquant un magnifique décor de boule à neige, ou, considérant la musique écoutée, une magnifique illustration de la Bérésina.

En parallèle, l’ampoule Leclanché avait sauté et Christophe se précipita, frayant son chemin à travers la tempête de neige artificielle, pour éteindre le système. C’est probablement le manque de visibilité associé au 3 verres de vin rouge avalés pour faire passer la courroie qui lui firent toucher un fil encore sous tension et, à la stupeur générale, s’écrouler au milieu des restes éparpillés des pauvres panneaux.

L’événement nous laissa dans l’effroi, incapables de réagir. Ce fut notre ami Jean-Luc Entria qui nous sauva. Il réagit en criant “Je suis Docteur”! Personne n’osa le contredire, tout le monde sachant pourtant que, bien que Docteur en Physique, il n’était pas du tout Docteur en Médecine. Mais il avait son idée !

Ou comment le drame a été évité..

Il prit le saladier et la bobine du haut-parleur d’un PolyFlex, qui avait volé au milieu de la pièce et le raccorda avec dextérité au secteur au moment où il appliquait sur la poitrine de Christophe, s’en servant de défibrillateur! Le choc fut puissant, mais salvateur et ramena notre ami à la vie!

Quelle émotion, quelle journée et quelles découvertes. Voici encore une rencontre qu’on n’oubliera pas de sitôt !