Un DAC haut de gamme?

Le Topping D90 est vendu environ 700 Euros dans sa version non MQA, et 100 Euros de plus si on souhaite utiliser cette fonction (inutile à mon humble avis). En terme de prix, on est donc dans le moyen de gamme, sachant qu’on trouve aujourd’hui de très bons DAC, comme le SMSL Sanskrit, pour une centaine d’Euros.

En terme de qualité de construction, choix des composants, châssis, fonctionnalités et performances, on est dans le haut de gamme.

J’ai pu conduire cette évaluation grâce à mon ami Tony, qui a été séduit par cet appareil, qu’il a associé chez lui à un excellent ensemble préamplificateur et amplificateur Benchmark. Tony a essayé de nombreux DAC, dont le Benchmark MK2, le MDAC et le Khadas. Il a essayé aussi différentes solutions avec des DAC « HAT » installés sur le Raspberry.

Dimensions, fonctions d’entrée et de sortie

Le D90 n’est pas très encombrant, mais le châssis donne une impression de qualité impressionnant. Massif, sans doute usiné dans la masse….

Le choix des entrées est très complet, USB, SPDIF, AES… On voit aussi l’embase de l’antenne Bluetooth (BT).

En sortie, on appréciera la possibilité de sortir et de contrôler le volume de deux sorties, RCA et symétriques. Intéressant si on souhaite piloter un amplificateur et un subwoofer.

Les composants principaux

Les entrés SPDIF et AES sont traitées par un récepteur AK4118 qui permet de traiter un signal numérique codé en 24 bits et 192 KHz.

L’entrée USB est confiée à un processeur XMOS XU-208, qui peut traiter les signaux numériques jusqu’à 768 KHz en 32 bits et le DSD 512 en natif.

On peut donc être tranquille en termes de capacité de lecture.

Le DAC est un AK4499 le plus récent, le plus performant des DAC AKM…

Les horloges (il y en a deux) sont d’excellente facture (Accusilicon)..

L’examen de la carte principale montre que Topping a choisi des composants de qualité, ce qui devrait rassurer les audiophiles…

Les OPA1612 assurent la fonction de convertisseurs courant-tension et les LME49720 assurent les niveaux en tension de 2Vrms et 4Vrms respectivement aux sorties RCA et XLR.

Les performances mesurées

Je vous renvoie vers le banc d’essai très complet réalisé par Amirm, sur le forum Audiosciencereview.

La synthèse des résultats montre que la qualité de la conception, de la fabrication et du choix des composants donnent des résultats qui placent ce DAC au sommet de ce qu’on peut obtenir aujourd’hui.

L’addition du bruit et de la distorsion montre un recul de 120 décibels ! Nous sommes très au delà de ce que mes vieilles oreilles peuvent percevoir…

Je suis donc impatient de pouvoir écouter ce DAC et de le comparer à mon petit Sanskrit, et à mon très fidèle (dans le sens où il ne m’a pas abandonné…) DAC Yamaha CD-S2100.

Ecoute et conclusion

Le Topping D90 et son emballage, très soigné

Nous avons décidé de faire une comparaison en aveugle, après avoir soigneusement ajusté les niveaux.

J’ai raccordé les deux DAC à mon Raspberry 4, configuré en player Ropiee. Chaque DAC a été relié au préamplificateur sur sa propre entrée ligne. C’est moi qui sélectionnais les entrées (dont Tony ne connaissait pas les affectations), et j’ai laissé Tony noter les différences entre le DAC A et le DAC B.

Le D90 posé devant, et le Sanskrit à côté du préamplificateur

Roon m’a permis de lier les deux zones (les deux DAC), ce qui assurait une synchronisation parfaite pour jouer les morceaux.

Nous avons écouté toute sorte de musique, classique, avec du piano et une symphonie de Mahler, du blues, du jazz. Les fichiers étaient du 16 bits / 44 KHz, mais aussi du 24 bits 96 et 192 KHz. Je pense que nous avons dû écouter pendant presque 1h30, sans que Tony puisse deviner quel était le DAC qui jouait.

Mon ami Tony

On voit sur la photo que Tony était très attentif… et un peu perplexe.

Le résultat ? Et bien Il n’a pas été possible de faire la différence entre les deux appareils…

Cette conclusion confirme le constat fait par Amirm, sur le forum Audiosciencereview. A ce niveau de performance, les DAC ne présentent pas de caractéristiques sonores permettant de les identifier à l’écoute, si les niveaux sont très soigneusement équilibrés.

Cela veut il dire qu’un D90 n’est pas un bon achat ? Heureusement non, l’appareil est magnifiquement construit, dispose de fonctions (entrées et sorties) plus nombreuses que le Sanskrit qui font que la différence de prix est parfaitement justifiée. Mais celui qui n’a pas besoin de ces fonctions devrait être pleinement satisfait avec un DAC entrée de gamme tel que le Sanskrit.