C’était il y a longtemps, à la fin des années 70. Jeune pilote, j’avais l’occasion de me rendre régulièrement à Jersey, tout près des côtes bretonnes où j’ai passé mon enfance.
Mes amis de l’époque possédaient tous une chaîne haute-fidélité, et les conversations tournaient beaucoup autour du choix des meilleurs équipements. On parlait des platines Thorens, et déjà, du moyen de les améliorer. L’acquisition d’un bras SME 3009 semblait être un must, de même que l’achat d’une cellule Shure V15…
Pour moi, ce matériel restait inaccessible, et du domaine du rêve, et je me souviens avec émotion de l’achat d’une cellule Shure 75 que j’avais ramené avec moi lors de l’un de mes voyages vers cette île enchantée.
Monter et descendre la rue principale de St Hélier était un émerveillement pour le jeune homme que j’étais. Les boutiques de haute fidélité étaient nombreuses et je passais beaucoup de temps devant chaque vitrine…
J’étais particulièrement attiré par l’esthétique des produits Yamaha (et oui, déjà…). Leur façade argenté, mais différente des autres, un argenté particulier, très blanc, un coffret en bois, des écrans pales, une beauté subtile…
Ce souvenir me ramène à la lecture « des choses », de Georges Perec, quand il décrit un appartement, au début du roman :
« Plus loin, après une porte capitonnée, des rayonnages superposés, faisant le coin, contiendrait des des coffrets et des disques, à coté d’un électrophone fermé dont on n’apercevrait que quatre boutons guillochés, et que surmonterait une gravure, représentant le Grand Défilé de la fête du Carroussel ».
Mon premier amplicateur était un Kenwood KA-3300 qui m’avait coûté 990 Francs.
Au niveau des enceintes, j’étais tombé en admiration devant un modèle de chez Monitor Audio. Je crois qu’il s’agissait de ce modèle :
Je passais beaucoup de temps dans une boutique rennaise, appelée HIFI 35. J’ai « frauduleusement » pris les côtes de l’enceinte, de l’évent, et je me suis lancé dans la fabrication d’une copie. Je me souviens avoir trouvé les haut-parleurs Kef à Paris, près de la gare de Lyon (chez Terral). Un gros investissement…
Je n’avais aucune idée des règles à appliquer pour réaliser le filtrage. Ce devait donc assez sommaire, mais j’étais très fier du résultat.
Les choses ont bien changé depuis, et la population audiophile a vieilli, avec le concept qui semble un peu daté.
21 janvier 2018 at 21 h 36 min
On m’a laissé (un ami décédé) un ensemble Yamaha de cette époque, il fait en ce moment tourner des ls3/5a chez un ami….
A plus
André
21 janvier 2018 at 21 h 38 min
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