Des avions ? Sur un site audiophile ?

« L’aviateur »… C’est ainsi que j’ai eu l’étonnement de me trouver qualifié hier sur un forum audiophile (Melaudia, pour ne pas le citer), et sous la plume de mon contradicteur, ce n’était visiblement pas un compliment… 🙂

Cela aurait pu tout aussi bien être « Le docteur », « Le journaliste » ou que sais-je, tout autre métier qui visiblement me disqualifiait à pouvoir publier des opinions ou des informations relatives à un domaine, l’audio, qui n’est pas ma profession.

Cette attaque étrange m’a donné envie de revenir sur ma carrière, et notamment, sur les années 1993 à 1995, pendant lesquelles j’ai eu la chance d’être sélectionné pour participer à la Coupe du Monde Breitling.

J’ai aussi été motivé par mes filles qui, revoyant la video il y a quelque temps, m’ont dit que je devrais la partager sur YouTube, que cela devrait intéresser les gens…

La Coupe du Monde Breitling de voltige aérienne

En 1993, Breitling, célèbre horloger suisse, à pris l’initiative d’organiser, et cela a duré trois ans, une coupe du monde de voltige aérienne d’un nouveau genre. Il s’agissait de présenter en vol un programme de voltige intégrale, pendant 4 minutes, accompagné par un thème musical.

Voici donc le lien avec ce site, la musique… Ce fut pour moi une opportunité fantastique, qui allait me permettre de conjuguer deux passions, la musique et la voltige de haut niveau.

On peut apparenter ce que nous avons fait au patinage artistique. Nous étions suivis et notés depuis le sol par des juges, dont la moitié venait du monde artistique, et l’autre qui était nommée par la FAI (Fédération Aéronautique Internationale).

Nous étions une dizaine de compétiteurs, triés sur le volet, français, russes, américains, hongrois, sachant que la discipline est dominée depuis des décennies par la France et la Russie.

Le circuit était composé de cinq épreuves, organisées dans différents endroits du monde. On voit qu’une partie de la vidéo est tournée à Vienne, et l’autre au Japon.

En 1995, la dernière année, nous avons commencé à Paris, pendant le Salon du Bourget, puis nous sommes partis au Canada, près de Vancouver, ensuite nous avons convoyé nos monoplaces en vol jusqu’à la base de Top Gun, (Miramar Navy Air Station) où nous avons eu plus d’un million de spectateurs, puis retour en Europe, à Vienne et dernière épreuve au Japon, à Tajima.

Mes collègues avaient en général choisi une musique d’accompagnement. J’ai choisi une autre approche, en essayant de vraiment synchroniser mes manœuvres avec la musique. Ainsi, j’écoutais la musique diffusée au sol avec ma radio, et mon programme en papier, disposé sur mon tableau de bord, montrait le timing, à la seconde près, qui dictait le démarrage des figures.

Cela ma demandé un énorme travail d’entrainement, avec l’aide de mon épouse, qui diffusait la musique depuis le lecteur cassette de la voiture. Par rapport au patinage artistique, nous devions faire face à une contrainte supplémentaire : Le vent… Sans vent, le programme se déroulait exactement comme prévu, devant les juges. Avec du vent, il fallait compenser entre les figures, et cela affectait le tempo. Pas facile…

Je vous laisse regarder la vidéo, c’est le plus beau moment de ma carrière professionnelle, et c’est lié à la musique (que vous reconnaîtrez facilement) !

Narshorn, l’aviateur te salue bien !