Je ne compte plus les versions du Voyage d’Hiver de Schubert que je collectionne en vinyles, CD ou fichiers… Presque toutes les versions de Fisher Diskau, Hermann Prey, Hans Hotter, Peter Pears, Jonas Kaufman, Roman Trekel, Iain Bostridge et toutes les versions de Matthias Goerne.

Vous aurez compris que c’est une oeuvre que j’affectionne particulièrement !

C’est un email de Robert von Bahr, le patron de l’excellente maison de disques « BIS » qui a attiré mon attention sur cette interpretation récente de Peter Mattei, accompagné au piano par Lars David Nilson.

Pour être honnête, je n’avais encore jamais entendu parlé de ce baryton suédois…

L’enregistrement est excellent. le piano et la voix ont la juste place et la prise de son laisse percevoir une légère réverbération qui, justement dosée, donne une impression de salle très agréable.

Le métal de la voix est très bien capté, sans jamais aller jusqu’à l’agressivité.

Au niveau interprétation, la première écoute a été déroutante… J’ai récemment acquis la dernière version enregistrée par Iain Bostridge, qui exagère l’expression, et qui à mon humble avis frôle la caricature.

L’interprétation de Peter Mattei est à l’opposé. On note immédiatement l’absence de pathos ou du moins, le chanteur n’en rajoute pas. Je ne veux pas dire qu’il est distancié par rapport au texte, mais c’est une musique suffisamment chargée d’émotion pour qu’on ait pas besoin d’en rajouter.

Au fil des 24 lieders, Peter Mattei nous raconte l’histoire avec une grande honnêteté, laissant l’écriture nous conduire progressivement vers le désespoir absolu du dernier lied.

Un très beau disque, une grande réussite que je conseille sans réserve !