Présentation
J’ai découvert cet amplificateur en 2014, lors de la visite de mon ami Bruno, qui est l’heureux propriétaire de l’exemplaire N° 3 sur les cinq importés en France par un groupe de passionnés. J’étais jusqu’à ce jour comme beaucoup d’entre nous resté sur les impressions des écoutes du Kaneda 50 watts organisées par la Maison de l’Audiophile, et je n’avais jamais eu l’occasion d’écouter une production récente du professeur.
Gilles doit posséder le numéro 2, Julien de Melaudia, Jean Hiraga et peut être André Klein sont également en possession d’un 172.
Il s’agit d’un amplificateur dit « UHC », hybride lampes et transistors dans deux boitiers séparés.
Le schéma du Kaneda 172 a été publié dans la revue MJ-Audio dans les numéros de avril et mai 2003.
Le boitier le plus gros contient l’alimentation, qui est prévue pour pouvoir alimenter plusieurs amplificateurs en cas de multi-amplification.
Sur le boitier supérieur, on trouve un potentiomètre de gain pour chaque canal, celui-ci joue aussi sur le facteur d’amortissement.
Deux tubes WE412A sont utilisés pour le redressement dans le boitier d’alimentation. Deux tubes 5702 sont utilisés sur chaque canal en entrée. Les transistors de puissance sont les fameux MOS-FET 2SK2554. La puissance est de 2 x 65 Watts sur 8 Ohms et 2 x 110 Watts sur 4 Ohms.
Les transistors MOS FET UHC, pour Ultra High Current, sont des transistors de chez Renesas du début des années 2000. Il y avait les 2SK3419, 2586, 3163, 2096…
Finalement Mr Kaneda avait choisi les 2SK2554 qui jusqu’à 2003, étaient estampillés Hitachi.
Ils peuvent fournir jusqu’à jusqu’à 80 Watt sur 8 Ohms, et jusqu’à plus de 200 Watt sur 2 Ohms, avec une très forte capacité en courant pour simplement deux transistors en push pull, afin d’alimenter par exemple 4 Altec 416-8A en parallèle sans la perte de transparence sonore habituelle due à de trop nombreux transistors en multiple push pull. Par ailleurs, aucune régulation n’est utilisée.
D’après Jean Hiraga, ce sont des transistors fonctionnant par analogie un peu comme des robinets à très fort courant s’ouvrant à fond en 1/8ème de tour.
Avec un tel ampli, le « vieux » 50 Watts Kaneda des années 70/80 est allègrement dépassé.
A noter que la disposition des circuits décrite dans l’article de MJ-Audio est différente de celle des cinq appareils importés en France.
Le boitier d’alimentation
Le bloc amplificateur
L’alimentation Degawa, une amélioration spectaculaire
Les composants et les schémas des alimentations Degawa sont documentés ici.
Sur la première photo, on voit le démontage du transformateur d’origine :
On peut apprécier la différence de taille et de technologie avec le nouveau transformateur « crabe » Kani :
Une fois la modification terminée, on aperçoit en haut de l’image (droite et gauche) les deux composants Degawa rajoutés dans le circuit d’alimentation (Marqués CPM). Le boitier d’origine est bien rempli:
Le schéma électrique
Compte rendu d’écoute de Août 2014 (avec alimentation d’origine)
« Nous avons, avec Bruno pris notre temps pour évaluer cet amplificateur Kaneda UHC.
Tout d’abord, Bruno et moi-même utilisons des haut-parleurs assez comparables. Ses VOT sont filtrées de manières plus traditionnelles que les miennes, à 12db, mais son filtre a été mis au point avec l’aide de Jean Hiraga. Je suis en 18db, j’utilise des pavillons 1505B qui travaillent sur une bande étroite, presque en haut-parleur relais.
Nous avons comparé le Kaneda avec un amplificateur Mark Levinson ML 29.
J’ai utilisé, dans le passé, de nombreux amplificateurs différents : Nytech, Hiraga 20w, 300B Cochet, Flying Mole, Accuphase E-530, Parasound 2200 MKII.
Dans ma maison actuelle, et sur les VOT, j’ai écouté l’Accuphase E-530, le Parasound, le Hafler 4000 de Raoul, le Préyale de Raoul, le PP 300B de Bruno et le ML 29.
A chaque changement, j’ai toujours comparé le nouveau avec l’ancien, en prenant mon temps avant de me décider pour le nouveau, ou pas.
Le ML 29 délivre 50 watts et le Kaneda UHC 60 watts.
Le ML 29 est un produit industriel, de belle facture, utilisant des composants haut de gamme. Le Kaneda que nous avons eu entre les mains est une réalisation artisanale, comme tous les Kaneda, mais réalisé par le monteur de M. Kaneda en conformité avec les spécifications du concepteur. Je précise que les spécifications recommandent le câblage sur plaques à trous.
Nous avons commencé l’écoute avec le ML 29, pour que Bruno découvre le système, puis nous avons basculé sur le Kaneda.
Contrairement aux comparaisons précédentes (E-530, Hafler, Parasound), l’équilibre entre les deux appareils est extrêmement voisin. Le Hafler, par exemple, semblait jouer beaucoup plus bas, privilégiant les basses. Les gains sont également voisins, ce qui facilite la comparaison.
Le Kaneda ne délivre toutes ses qualités qu’après environ 20 minutes de fonctionnement, mais dès le commencement de l’écoute, on note une présentation un peu différente. La scène sonore est un peu reculée.
Bruno a démarré cette écoute avec un petit à priori sur l’absence de tweeter, l’aigu étant confié à une compression 1 pouce. Avec le Kaneda, on découvre des aigus plus fins, beaucoup plus subtiles qu’avec le ML 29 et Bruno ne ressent aucun manque d’aigus. Cette impression s’étend ensuite au haut médium, extrêmement fin, on entend beaucoup d’information sans faire l’effort de les chercher, avec beaucoup de naturel. la précision de l’image sonore, qui avait étonné Bruno avec le ML 29, est encore améliorée avec le Kaneda. Certains enregistrements sont troublants de vérité, et créateurs d’émotion, notamment sur les voix.
Les basses ne sont pas en reste. L’appareil est équipé de deux potentiomètres permettant de régler le facteur d’amortissement. Après comparaison, le réglage initial de Bruno est le meilleur.
Le grave est bien tenu, mais très présent. Grave et bas-medium, même à volume moyen, se ressentent physiquement. Sur certains enregistrements, on a l’impression d’un bain de musique…
Cette impression se retrouve aussi avec le ML 29, mais avec une scène sonore, une focalisation des sources moins précises.
La dynamique sur des signaux de faible amplitude est exceptionnelle, et permet d’écouter à bas niveau avec beaucoup de plaisir.
L’écoute à fort niveau n’est jamais agressive ou fatigante, même quand on est allé jusqu’à faire trembler les murs… Et la présentation est toujours aussi propre, précise.
Vous l’avez compris, je suis emballé par cet amplificateur. Jusqu’à présent, les améliorations constatées entre un amplificateur et un autre étaient assez faciles à caractériser, mais je n’ai jamais ressenti quelque chose comme avec celui-là.
Ce M. Kaneda et son monteur sont des sorciers… et j’ai bien peur de m’être fait ensorcelé… »
Conclusion
Depuis cette écoute, mon système a évolué et j’ai eu l’occasion d’écouter d’autres amplificateurs Kaneda, comme le N° 209 ou le N°224 que j’utilise actuellement. Je dois avouer que j’ai une sympathie particulière pour le 172… Depuis, Bruno a amélioré l’alimentation en la modifiant selon les spécifications de M. Degawa. Gilles, grand spécialise Kaneda en Europe, possède un des cinq 172 importés en France et va également modifier son alimentation. Il utilise le 172 sur son second système.
Si je pouvais en trouver un, c’est certainement un amplificateur que je pourrais adopter sur mon système actuel.
Crédits et liens
Merci à Gilles pour son support (photos, schémas et relecture) et à Bruno pour m’avoir fait découvrir ce formidable petit amplificateur.
13 mai 2018 at 12 h 17 min
Bonjour Dominique
Merci pour cette présentation de cet amplificateur que j’ai eu l’occasion d’écouter chez Roger ( l’ampli etant celui de Jean Hiraga ) .
l’écoute m’a fort impressionné, un grave incroyable et une scene magnifique , il faut dire que le filtrage des VOT de Roger à été mis au point par Jean Hiraga ^___^ .
je suis comme toi, cet ampli exceptionnel fait très envi !
Merci.
Gilles
14 mai 2018 at 9 h 03 min
Salut Dominique,
Merci pour ce chouette article.
Je te confirme que j’en ai un chez moi depuis la commande initiale passée au japon et André aussi. C’est vrai que ça fonctionne drôlement bien.
La seule chose que je dirais, comparativement à des trucs à tube, c’est que la présentation est parfois un peu »sèche » (c’est uniquement pour pinailler).
Julien
14 mai 2018 at 13 h 08 min
Bonjour Julien,
Je suppose que tu as joué avec les différents réglages de gain? Cela peut aider. Avec du HR, tu as plutôt intérêt à réduire le coefficient d’amortissement…
Amicalement,
Dominique