Introduction
L’amplificateur 224 fait partie de la série dite « IVC », comme le préamplificateur 218 que j’ai présenté récemment. Rappel du concept IVC tel que décrit en français par J.M Plantefève :
« Transmission du signal audio de générateurs à forte impédance de sortie vers des récepteurs à impédance faible d’entrée. Donc transmission dite en courant plutôt qu’en tension. L’amplificateur, dernier maillon est alors un solide IVC : convertisseur courant vers tension en V/mA qui ne diffère que de peu d’un ampli de tension en V/mV. Cela se joue essentiellement à l’agencement de la contre-réaction. »
Il s’agit d’un amplificateur qui occupe une place à part dans la famille des produits conçus par M. Kaneda, car il intègre un DAC.
La face avant montre un sélecteur de sources numériques (trois S/PDIF) et un potentiomètre de volume. Sur la face arrière, on trouve les trois entrées numériques et une entrée haut niveau, ainsi que les sorties haut-parleurs.
Sans manuel ni information concernant cette configuration, je suis tombé dans un piège lors de la mise en route qui aurait pu me coûter très cher… J’ai pensé que le potentiomètre de volume contrôlait le niveau de sortie, que ce soit sur les entrées numériques ou les entrées analogiques. Grave erreur… Ce potentiomètre ne contrôle que les entrées numériques.
J’ai donc réglé le potentiomètre à 0 et après avoir connecté mon lecteur de CD pour faire un premier essai, j’ai lancé la lecture et là, j’ai cru que le ciel me tombait sur la tête ! J’ai sauté sur l’interrupteur et éteint l’amplificateur immédiatement. Nous étions trois dans la pièce, mon épouse, ma fille, mon chien et moi même, complètement sonnés (au sens propre, car j’entendais des cloches…).
A ce moment, j’ai bien cru que mes haut-parleurs n’avaient pas résisté à l’expérience… Plus de 100 watts dans des enceintes à 105 db de rendement, cela fait du bruit…
Les haut-parleurs Yamaha sont solides, et passé cette première frayeur, j’ai pu reprendre le court de mes expérimentations…
L’entrée bas niveau doit donc être reliée à un préampli IVC lui aussi. C’est pourquoi j’ai fait l’acquisition du préampli 218.
Le volume intégré est beaucoup trop sensible (pour les sources numériques). C’est un peu dommage. La topologie du circuit fait qu’il est difficile d’y remédier et on a très rarement l’occasion de dépasser le « 2 » sur l’échelle du potentiomètre.
La revue MJ-Audio – Description générale
L’amplificateur 224 a été décrit dans les éditions de février et mars 2013.
Le 224 est un amplificateur qui peut délivrer 120 watts sous 8 ohms. Les transistors de sortie sont des SIC SCT2080KE et les drivers des MOS 2SK 214. A noter que le 225 (sans DAC) peut utiliser les mêmes transistors de puissance, mais alimentés avec 60 volts au lieu de 50 volts pour le 224. Le 225 délivre lui 180 watts sous 8 ohms.
Le DAC est un PCM 1794 précédé un CS-8416 qui converti le signal S/PDIF en signal I2S.
Le boitier et bien rempli, le câblage interne plutôt chaotique, et les composants montés comme il se doit sur des plaques à trous :
Le transformateur est au centre, les circuits d’alimentation à gauche, le DAC en haut à droite et les alimentations 3 volts et 5 volts pour le DAC en dessous. Les carte de puissance sont placées sur les côtés.
L’alimentation
Alimentation principale
L »alimentation est redressée, mais non régulée :
Alimentations 5 volts et 3 volts
Le DAC
Etage entre DAC et ampli (avec réglage de volume)
Circuits de puissance
Ecoute
Tout d’abord, le DAC intégré permet de se constituer un système très performant à un prix très raisonnable. La photo ci-dessous montre le 224, alimenté par un Raspberry équipé d’une carte Allo DigiOne, dont la sortie S/PDIF est raccordée directement au Kaneda. Difficile de faire plus simple, et ça marche bougrement bien…
J’ai pu comparer ce Kaneda 224 avec d’autres Kaneda tels que les 209 (différentes versions, 172, 228+ mais malheureusement pas avec le 225. Pour caractériser la différence, deux points se détachent :
- L’impression de réserve de puissance, impressionnant sur les forte de grands orchestres
- La précision de la scène sonore
J’ai eu l’occasion de le confronter il y a peu de temps à un amplificateur Benchmark AHB2 qui a bonne réputation. Le verdict fut sans appel. A chaque fois qu’on repasse sur le Kaneda, un voile se lève. L’impression que la voix des chanteurs se détache sur un fond absolument noir, une précision étonnante.
C’est un amplificateur très attachant, et très polyvalent, malheureusement peu connu. Je pense qu’il n’y en a pas plus de 3 en Europe, le mien étant je pense le premier à avoir été importé.
Merci à Gilles et Sébastien qui, une nouvelle fois, m’ont fourni les éléments qui me manquaient pour illustrer cet article.
24 juin 2018 at 18 h 32 min
Merci Dominique,
Pour ce compte rendu instructif, qui nous fait avancer dans la compréhension du travail de M. KANEDA….
Pour la partie Dac, je suis surpris de voir que c’est l’option « Diode Tr Type » qui est implémentée! Sur mon Dac 220, j’ai implémenté la « Dual Tr Type », mais je ne sais pas s’il y a beaucoup de différences à l’écoute….?
Bonne continuation,
Amitiés
Daniel
24 juin 2018 at 18 h 54 min
Bonjour Daniel,
Je ne saurais pas dire, mais ce serait intėressant de les comparer !
Dominique
1 juillet 2018 at 10 h 58 min
Merci Dominique pour cette belle présentation de cet ampli Kanéda.
il est dommage que ces amplis ne soient pas trop plug and play , j’y reviendrai surement un jour prochain !
Gilles
1 juillet 2018 at 11 h 24 min
Bonjour Gilles,
Pour paraphraser mon ancien patron, M. Mudry lorsqu’il parlait de ses CAP10, un Kaneda, ça ne s’achète pas, ça se mėrite ! 🙂
5 juillet 2018 at 11 h 11 min
Bonjour,
Effectivement, ça se mérite, et pour les acheter ce n’est pas simple non plus.
L’intégration est particulièrement compliquée pour les IVC, à partir du No218.
Pour les appareils antérieurs, plus Grand Tourisme que Formule 1, mais tout de même déjà très performants, l’intégration est plus facile, voir classique pour un appareil comme le No209.
Gilles N