Mais qui est Diafan?

Cela fait déjà de nombreuses années que je croise ce pseudonyme sur les forums audiophiles français. Diafan est un concepteur amateur (au meilleur sens du terme) d’électroniques à tubes (majoritairement) et transistors.

Véritable passionné, il conçoit et construit pour le plaisir, et vend certaines de ses réalisations pour en financer de nouvelles.

Suite à l’aventure des amplificateurs 211, j’ai commencé à m’intéresser aux préamplificateurs à tube.

La réputation d’excellence de ceux réalisés par Diafan m’a amené à le contacter et à échanger quelques emails.

De plus en plus motivé à évaluer une de ses réalisations, le hasard a voulu qu’un membre du forum vert décide de se séparer du sien et le mette en vente dans les petites annonces. J’ai rapidement fait affaire avec Claude, une personne charmante, et malgré les grèves de la poste, l’appareil est arrivé chez moi en parfait état après une bonne semaine.

Les schémas utilisés par Diafan sont basés sur des classiques, et il a su sélectionner les solutions offrant le meilleur compromis entre simplicité et performance.

Le site de Diafan

Description et schéma

Je me permets de citer Diafan, qui a expliqué lui-même sur un forum le concept de l’appareil. J’espère qu’il voudra bien m’en excuser (la description ne correspond pas exactement à ma version)…

« Ce préampli est très classique dans sa conception. Il repose sur des valeurs sûres.

La partie phono MM est calquée sur mon préampli phono classique que beaucoup connaissent. La structure est celle du préampli proposé par RCA à la fin des années 50. J’ai simplement remplacé les tubes 7025 par des ECC83 plus faciles à trouver et j’ai ajouté un buffer basé lui aussi sur une ECC83. Le schéma d’origine de RCA n’avait pas prévu ce buffer, ce qui interdisait une grande longueur de câble de modulation (sans incidence dans un appareil complet) et qui ne permettait pas d’attaquer un préampli ligne d’impédance inférieure à 200 ou 300K.

La partie ligne utilise une double triode ECC82, 6189, 5814 ou 5963. Le gain ne dépasse pas 10 à 12 dB et on peut le réduire avec les potentiomètres montés à l’intérieur du préampli vers l’avant (tous mes préamplis n’ont pas ces potentiomètres). Maintenant, je monte un sélecteur interne avec trois positions de gain.
Les potentiomètres peuvent aussi servir de balance dans la mesure où l’on n’a pas besoin d’intervenir souvent sur l’équilibre des deux canaux.
Comme sur la partie phono, il y a un tube buffer de sortie (ECC81) dont la pente relativement importante garantit une faible impédance de sortie. Aucun problème pour attaquer la plupart des amplis de puissance. Les câbles de liaison à l’ampli peuvent être assez longs grâce à ce buffer.

Tous les filaments sont alimentés en courant continu régulé, gage de silence de fonctionnement et de longue durée de vie des tubes. La haute tension est aussi stabilisée pour s’affranchir des variations du secteur.
Il y a une temporisation de mise en route qui évite tout bruit en phase de démarrage et à l’extinction du préampli.

Les composants utilisés sont plutôt de gamme industrielle de qualité, et non forcément audiophiles. Le rapport qualité/prix de cet appareil en bénéficie.« 

Cliquer sur l’image pour grossir…
Attention, ce schéma de 2012 ne correspond pas exactement à mon préampli…

Résultat d’écoute

Le préamplificateur est équipé d’une section phono MM. J’aurais pu utiliser ma Denon DL-103 Pro avec des transformateurs, mais j’ai eu envie d’en profiter pour évaluer la nouvelle gamme de cellules Audio Technica VM95. Je reviendrai sur cette cellule dans un article spécifique.

La configuration écoutée est donc :

Il y a 15 jours, un ami audiophile anglais est venu me faire écouter de superbes électroniques Benchmark, ampli et préampli.

Après avoir soigneusement ajusté les niveaux à la mesure, l’écoute en aveugle a montré qu’il était souvent difficile d’identifier quel préamplificateur était actif… Je dois dire que l’expérience m’a un peu troublé….

J’ai du brancher le DF-17 comme mes 211 à la sortie de mon Variac de manière à avoir une tension d’entrée suffisante, et j’ai du éloigner le bloc d’alimentation d’un de mes 211 qui créait une interférence magnétique (petite ronflette) avec la cellule Audio Technica.

Ici, pas de doute, il se passe quelque chose de différent. Dès les premières notes, on se rend compte que le préamplificateur et les amplificateurs sont en accord parfait. Le rapport choisi sur le transformateur d’entrée de mes amplificateurs est de 1/2, chargés par une résistance de 30K, selon les recommandations de Lundahl, qui mentionne que l’impédance de sortie du préamplificateur devrait être idéalement autour de 450 Ohms. Diafan m’a indiqué que le préampli devrait sortir sur 300 Ohms. Du coup, tout se passe plutôt bien. En terme de gain, j’écoute avec le potentiomètre à mi-course et le réglage est homogène entre les entrées ligne et phono.

Que dire du résultat? Beaucoup de matière, une énorme dynamique, de beaux silences dans les plages silencieuses, de la percussion, des basses très tendues, du chatoiement bref, je suis conquis… La section phono mérite un satisfecit ! Je suis vraiment bluffé par le résultat obtenu avec la VM95E…

Bravo à Diafan, la réputation de ses électroniques n’est pas usurpée!

En bonus, voici les photos d’une nouvelle version (DF19) du préamplificateur, équipé d’un tube professionnel E80CC au niveau de l’étage ligne :